Le Sonnet vendu

2025/08/03

Écrit sur commande, se tordant de douleur.
Que les vers gémissent: ces mots qu’on assassine
Chaque son un supplice, chaque pas une erreur
Arrêtez-le! Effacez donc ce qu’il dessine!

Raccroché aux remords, le coupable continue
Son âme vendue au diable, ses vers faussent le vrai
La plume comme arme de crime, pour motif une nue.
Au plus noir de la nuit, le délire ce fait près

Cher juge qui me lisez, j’implore votre clémence.
Je ne puis dire le vrai, je sombre dans la démence
Le péché est ma muse, hélas je n’en ai plus

Depuis que la beauté, devant moi apparue
C’est montrée entière, complexe et complète
Les mots ne viennent plus, maladie de poète