Le Sonnet Maudit

2022/11/03

À celles qui m’ont lu, je souhaite m’excuser
D’avoir, dans leur jardin, une vermine apportée.
L’on m’avait dit qu’elle pût servir d’engrais,
Mais c’est comme un lapin qu’elle a tout saccagé.

Et cette vermine, je la mets sur papier
Non plus pour vous plaire, mais bien pour la tuer.
Je veux des champs l’extraire, et que vous la voyiez,
Privée de toute estime, exposée, affamée.

Et si, d’aventure, j’oubliais ces paroles,
Je m’en remets à vous; refusez cette folle
Vermine! Elle torture et m’enjoint à se donner.

Car, hélas pour nous, cette vermine est un sonnet.
Celui auquel je pense quand je pense à vous;
Et vous le donner signerait la fin de nous.