L’esprit malin est perfide.
Il tente le cœur et l’âme.
Il fait de la vie un liquide
Abject et prompt à tout drame.
Il laisse le temps s’emporter
Aux plaisirs vains dont il prévient
La jouissance. De la lâcheté
D’un homme faible, il convient.
Et revient, encore et toujours,
Ce tropisme, cette pulsion,
Emportant tout, nuit comme jour.
Il murmure à mon attention :
“Pourquoi arrêter ? Tout le monde
Fait ça ! Et ils vont très bien, eux !
Comment arrêter ? Tu ne peux
M’abandonner une seconde
Avant que tu n’y retombes !
Ne m’abandonne pas à toi !”
L’autre jour, j’ai trouvé en moi
Un vieil abject esprit malin,
Écrasant mes aspirations
Et mon temps comme dans un moulin.
Le dompter requiert comme action
Diversion, détermination,
Ainsi que toute ma résolve.